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13082019
La jalousie
On a souvent tendance à penser que la jalousie est un sentiment lié à l’amour. Ce qui signifie qu’elle témoignerait de l’intensité de notre attachement à l’autre, notre peur de le/la perdre.
Cette perception de la jalousie, véhiculée par la littérature et le cinéma, ne recouvre pas tout à fait la réalité…
Effectivement, la jalousie représente souvent moins une marque d’amour qu’un signe d’un manque de confiance en soi ou en l’autre.
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Il existe cinq types de jalousie qui président souvent nos rapports avec l’être aimé :
- La jalousie de l’amour non partagé est sans doute la forme de jalousie la plus romancée. Cette jalousie est traversée par la croyance que celui qu’on aime est amoureux d’une autre personne. Cette dernière est enviée pour l’importance qu’elle a dans le cœur de la personne qu’on aime, secrètement ou pas.
- La jalousie illusoire est l’aspect le plus répandu de jalousie. Il s’agit de la suspicion d’un amour ou d’un intérêt qui n’est pas fondé entre l’être aimé et quelqu’un d’autre. Cette personne est réelle mais aussi souvent imaginaire. La personne jalouse échafaude toutes sortes de scénarii ou de possibilités fondées sur la crainte d’être trahi(e) par son partenaire.
- La jalousie-comparaison est un sentiment qui naît lorsque les deux protagonistes sont très différents sur un point considéré comme sensible ou important par l’un des deux. Les couples qui sont le plus souvent victimes de ce type de jalousie : un couple avec un grand écart d’âge, de beauté, de niveau intellectuel, ou de centres d’intérêts « incompatibles »…
- La jalousie-abandon provoquée par la perte d’un amoureux (ou une amoureuse) qui a quitté l’autre pour aller vers un(e) autre. La rupture a été justifiée par des sentiments nouveaux pour un tiers. Au sentiment d’abandon se mêle donc celui de la possessivité, car l’être aimé est toujours affectionné malgré la séparation.
- La jalousie incitée vient du comportement de certains partenaires séducteurs. L’être aimé veut sentir que son pouvoir de séduction existe toujours. Ainsi, il entretient consciemment des ambigüités sur ses sentiments ou sur l’existence de son couple, qui lui permettent des flirts sans lendemains.
En résumé, cela dépend surtout de notre manière d’appréhender et de vivre la jalousie dans la relation amoureuse.
La jalousie est un sentiment qui révèle notre personnalité profonde et notre façon d’être. En ce sens, la jalousie peut être constructive à condition d’en percevoir les raisons qui nous poussent à l’être.
Commentaires
Re: La jalousie
Jeu 15 Aoû 2019 - 11:02Reno
La jalousie est avant un manque de cofinance en soi
Dim 18 Aoû 2019 - 9:25
Non pas avant tout…Reno a écrit:La jalousie est avant un manque de cofinance en soi
J’ai été marié avec une femme charmante mais qui ne supportais pas que je puisse regarder d’autres femmes, ni même pouvoir dire : tiens elle est jolie cette femme !
A côté de cela c’est une personne formidable avec le cœur sur la main, et sure d’elle. Jamais je n’ai décelé un manque de confiance en elle
Mar 3 Sep 2019 - 17:49
La jalousie est un sujet récurrent des discussions sur le polyamour, que ce soit dans les Cafés-Poly ou avec mes amis ou connaissances qui découvrent le sujet.
J'aime bien raconter ces anecdotes sur mon histoire qui mettent en lumière différentes formes de jalousie.
Personnellement, j'ai peu expérimentée la jalousie tant que je vivais des relations monogames. J'ai relativement confiance en moi et dans les autres. J'ai ressenti de la jalousie quand j'ai proposé à mon partenaire (d'une relation de 6 ans) de s'ouvrir au polyamour. Je vais être plus précise. J'ai notamment trois situations assez éclairantes sur le sujet.
La première fois que j'ai ressenti de la jalousie, c'est tout simplement, la première fois que mon partenaire a passé une soirée avec une autre. Nous en avions longuement parlé avant, nous étions d'accord que notre amour l'un pour l'autre ne dépendait pas de notre exclusivité (notamment physique, celle-ci ne semblait nous poser aucun problème) et nous nous sentions prêt à le vivre pour savoir pour de bon. Lors d'une soirée que nous avions organisé ensemble, je l'ai donc encouragé sans hésiter à aller dans les bras d'une demoiselle que j'avais remarqué, lui plaisait... Jusqu'ici, pas de souci pour moi. Jusqu'à ce que la soirée se prolonge tard dans la nuit et que tous les convives étant bien saouls (sauf moi-même car je ne bois pas), de petits groupes se forment et je trouve les deux zigotos assis ensemble, avec des amis, à jouer à des jeux de cartes et à rire. Cela me fait sourire et je les rejoins. Mais là, aucune réaction de mon partenaire. Je m'assois à côté de lui, je lui donne la main (alors que la demoiselle est sur ses genoux). Pas de réaction, il lâche même ma main à l'instant où je ne le serre plus. Cela me retourne complètement et je passe le reste de la nuit à pleurer.
Le lendemain, il s'est de lui-même excusé platement. Il n'avait pas bu autant depuis des années, probablement pour dépasser l'inhibition habituelle l'empêchant de faire des rencontres. Et il regrettait le déroulé de sa soirée. Etonnamment, ce sont surtout les excuses de la demoiselle qui m'ont beaucoup touchée. Et quand je cherchais au fond de moi, cela ne me dérangeait toujours pas qu'il soit intéressée par elle, qu'elle lui plaise. Ce qui m'avait blessée, c'est qu'il m'ignore. Que je n'existe plus à ses yeux. J'ai besoin de son attention, de son regard. Et c'est ce que je lui ai dit.
La seconde fois que j'ai ressenti de la jalousie, c'était la deuxième fois que mon partenaire rencontrait quelqu'un. On va se dire, mais pourquoi a-t-elle insisté ? Déjà, il faut peut-être que je précise que je suis celle qui ait proposé de parler de polyamour, celle qui était déjà convaincue avant même de découvrir le mot, que je pouvais aimer plusieurs personnes à la fois. Aussi cette seconde fois m'a posé beaucoup de questions. Nous étions à nouveau en soirée, avec des amis, à un événement parisien pour être précis. J'avais annoncé à mon partenaire qu'il y aurait quelqu'un ce soir-là que j'aimais beaucoup mais à qui je n'avais jamais rien dit par respect des règles implicites de monogamie que nous suivions jusqu'alors. Ce soir là, j'ai continué à ne rien dire... par peur de briser une relation amicale existante à laquelle je tiens tout de même beaucoup. Je n'ai rien dit, rien osé faire. Et mon compagnon, lui, a fait une rencontre. Une jeune américaine de passage, un tourbillon de fraîcheur, très belle, très drôle, très vivante. Quelqu'un qui m'a tout autant plu je dois dire. Mais comme je l'ai dit plus haut, je ne bois pas. Et bloquée par mes peurs et secouée aussi de revoir quelqu'un que j'aime sans oser lui dire, je suis rentrée plus tôt que les autres. J'ai laissé mon partenaire batifolé. Et le reste de la semaine, j'avais le ventre nouée. Je lui ai dit. Il a proposé de tout arrêter. Et là, oh non ! Non, de non. Ce n'était pas du tout ce dont j'avais envie. Bien au contraire. Ce dont j'avais envie, c'est que moi aussi il m'arrive des choses. Moi aussi je fasse des rencontres. Moi aussi, j'ose vivre ce qui me donne envie. J'étais jalouse que lui il y arrive et pas moi. Et bien ça m'a donné un coup de boost. La soirée suivante, moi aussi j'embrassais quelqu'un
La troisième fois que j'ai ressenti de la jalousie est un peu plus tardive. Cela faisait déjà six mois que nous avions mis les pieds de dedans. Mais finalement, toujours rien de bien sérieux. Nous étions comme des adolescents (mais à 25 ans) en train de découvrir les relations amoureuses. Des papillons de nuit attirés par la lumière. Et c'était plutôt agréable. Nous avions de longues discussions avec nos amis sur le sens de ce que nous faisions. Je gagnais petit à petit encore de la confiance en moi, même si... finalement, ce n'était pas de ce que je recherchais "batifoler", je n'ai absolument rien contre, je trouve au contraire que cela efface sainement des limites "conventionnelles" pour s'autoriser à partager de la tendresse plus intime avec des amis sans endosser immédiatement le carrosse du Prince et de la Princesse engagés à vie. Mais je m'interrogeais aussi sur la possibilité de véritablement retomber amoureuse et d'avoir le droit.
Bref, je suis en train de digresser. J'ai toujours l'impression que le contexte est très important pour comprendre la jalousie qu'on ressent. Il joue un rôle essentiel dans ce moment précis où on n'a pas assez confiance en soi, en l'autre...
La troisième fois donc, c'était les vacances de Noël, que nous passons traditionnellement dans nos familles respectives, puis nous nous rejoignons pour le nouvel an. Nos habitudes de vie de couple se poursuivaient, pour l'instant non remis en cause par aucune rencontre sérieuse. Mais j'étais assez mélancolique durant ces vacances. Justement, la personne que j'avais embrassé à la fin de l'été, qui vivait au Mexique à l'époque, me faisait comprendre que ça n'irait jamais plus loin avec elle. Et avec l'hiver, je faisais moins de rencontres. Je rejoins mon partenaire pour le nouvel an, et après plusieurs jours de silence, il m'annonce qu'il a passé une nuit avec une de ses meilleures amies du lycée. Gros coup au coeur. Et en plus, elle sera là au nouvel an. Je l'ai déjà rencontré brièvement, c'est l'occasion de la revoir. Je me dis que ça va aller. Mais en fait pas du tout, je passe le pire nouvel an de ma vie (oui, oui, je suis un peu dramatique). Je la trouve horrible. Je ne la trouve pas jolie, je ne la trouve pas drôle... Et c'est ce qui me blesse. Je ne peux pas m'empêcher de me comparer et de me demander ce qu'il lui trouve. Je n'ai plus peur qu'il m'abandonne, je sais à quel point nous sommes bien ensemble... mais je ne peux m'empêcher de penser : si il l'apprécie, alors et moi ? Moi, qui suis-je ? A travers son regard, j'ai l'habitude d'être une merveille du monde. Mais cette comparaison m'attaque dans mon propre égo, dans mon estime de moi. Et ça a été la jalousie la plus dure à surmonter. Ma première réaction a été de vouloir mettre un véto. Je lui ai proposé qu'on se dise quand les rencontres de l'autre ne nous conviennent pas.
C'était une manière de gérer sur le moment. Mais c'est, avec du recul, un privilège de couple qui ne résous pas le problème, il apprécie toujours autant cette personne, que je lui interdise ou non. Il me reste plus qu'à apprendre à la regarder à travers son regard, à reconnaître ses qualités. Et si vraiment je souffre encore, c'est de ma responsabilité car je suis en train de juger cette personne sur des critères absolument subjectifs. Bref, j'ai peut-être encore du travail là-dessus mais une chose est sûre, je ne lui en veux pas et je sais que cela ne remets pas en cause ce que nous vivons lui et moi.
Voilà donc mes trois petites jalousies mises en récit. C'est mon histoire. C'est donc tout à fait propre à mes propres complexes : peur d'être abandonnée, peur de ne pas réussir, peur de ne pas être assez bien... Mais à chaque fois, une communication ouverte sur le sujet m'a permises de prendre du recul, de mieux me comprendre et d'agir en conséquence.
Le plus dur pour moi aujourd'hui, ce ne sont pas mes jalousies, mais celles des autres. Car mes partenaires ressentent aussi de la jalousie, mais qui leur sont propres et que je ne suis pas toujours en mesure d'interpréter et eux non plus... J'aimerais pouvoir aider mais je me sens souvent impuissante. C'est souvent quelque chose qui doit commencer par eux avant que je puisse moi-même contribuer. J'essaie dans tous les cas de garder ouverte la porte de la communication.
En espérant que ce témoignage vous sera utile comme ceux des cafés polys ont pu l'être pour moi. Bonne continuation !
J'aime bien raconter ces anecdotes sur mon histoire qui mettent en lumière différentes formes de jalousie.
Personnellement, j'ai peu expérimentée la jalousie tant que je vivais des relations monogames. J'ai relativement confiance en moi et dans les autres. J'ai ressenti de la jalousie quand j'ai proposé à mon partenaire (d'une relation de 6 ans) de s'ouvrir au polyamour. Je vais être plus précise. J'ai notamment trois situations assez éclairantes sur le sujet.
La première fois que j'ai ressenti de la jalousie, c'est tout simplement, la première fois que mon partenaire a passé une soirée avec une autre. Nous en avions longuement parlé avant, nous étions d'accord que notre amour l'un pour l'autre ne dépendait pas de notre exclusivité (notamment physique, celle-ci ne semblait nous poser aucun problème) et nous nous sentions prêt à le vivre pour savoir pour de bon. Lors d'une soirée que nous avions organisé ensemble, je l'ai donc encouragé sans hésiter à aller dans les bras d'une demoiselle que j'avais remarqué, lui plaisait... Jusqu'ici, pas de souci pour moi. Jusqu'à ce que la soirée se prolonge tard dans la nuit et que tous les convives étant bien saouls (sauf moi-même car je ne bois pas), de petits groupes se forment et je trouve les deux zigotos assis ensemble, avec des amis, à jouer à des jeux de cartes et à rire. Cela me fait sourire et je les rejoins. Mais là, aucune réaction de mon partenaire. Je m'assois à côté de lui, je lui donne la main (alors que la demoiselle est sur ses genoux). Pas de réaction, il lâche même ma main à l'instant où je ne le serre plus. Cela me retourne complètement et je passe le reste de la nuit à pleurer.
Le lendemain, il s'est de lui-même excusé platement. Il n'avait pas bu autant depuis des années, probablement pour dépasser l'inhibition habituelle l'empêchant de faire des rencontres. Et il regrettait le déroulé de sa soirée. Etonnamment, ce sont surtout les excuses de la demoiselle qui m'ont beaucoup touchée. Et quand je cherchais au fond de moi, cela ne me dérangeait toujours pas qu'il soit intéressée par elle, qu'elle lui plaise. Ce qui m'avait blessée, c'est qu'il m'ignore. Que je n'existe plus à ses yeux. J'ai besoin de son attention, de son regard. Et c'est ce que je lui ai dit.
La seconde fois que j'ai ressenti de la jalousie, c'était la deuxième fois que mon partenaire rencontrait quelqu'un. On va se dire, mais pourquoi a-t-elle insisté ? Déjà, il faut peut-être que je précise que je suis celle qui ait proposé de parler de polyamour, celle qui était déjà convaincue avant même de découvrir le mot, que je pouvais aimer plusieurs personnes à la fois. Aussi cette seconde fois m'a posé beaucoup de questions. Nous étions à nouveau en soirée, avec des amis, à un événement parisien pour être précis. J'avais annoncé à mon partenaire qu'il y aurait quelqu'un ce soir-là que j'aimais beaucoup mais à qui je n'avais jamais rien dit par respect des règles implicites de monogamie que nous suivions jusqu'alors. Ce soir là, j'ai continué à ne rien dire... par peur de briser une relation amicale existante à laquelle je tiens tout de même beaucoup. Je n'ai rien dit, rien osé faire. Et mon compagnon, lui, a fait une rencontre. Une jeune américaine de passage, un tourbillon de fraîcheur, très belle, très drôle, très vivante. Quelqu'un qui m'a tout autant plu je dois dire. Mais comme je l'ai dit plus haut, je ne bois pas. Et bloquée par mes peurs et secouée aussi de revoir quelqu'un que j'aime sans oser lui dire, je suis rentrée plus tôt que les autres. J'ai laissé mon partenaire batifolé. Et le reste de la semaine, j'avais le ventre nouée. Je lui ai dit. Il a proposé de tout arrêter. Et là, oh non ! Non, de non. Ce n'était pas du tout ce dont j'avais envie. Bien au contraire. Ce dont j'avais envie, c'est que moi aussi il m'arrive des choses. Moi aussi je fasse des rencontres. Moi aussi, j'ose vivre ce qui me donne envie. J'étais jalouse que lui il y arrive et pas moi. Et bien ça m'a donné un coup de boost. La soirée suivante, moi aussi j'embrassais quelqu'un
La troisième fois que j'ai ressenti de la jalousie est un peu plus tardive. Cela faisait déjà six mois que nous avions mis les pieds de dedans. Mais finalement, toujours rien de bien sérieux. Nous étions comme des adolescents (mais à 25 ans) en train de découvrir les relations amoureuses. Des papillons de nuit attirés par la lumière. Et c'était plutôt agréable. Nous avions de longues discussions avec nos amis sur le sens de ce que nous faisions. Je gagnais petit à petit encore de la confiance en moi, même si... finalement, ce n'était pas de ce que je recherchais "batifoler", je n'ai absolument rien contre, je trouve au contraire que cela efface sainement des limites "conventionnelles" pour s'autoriser à partager de la tendresse plus intime avec des amis sans endosser immédiatement le carrosse du Prince et de la Princesse engagés à vie. Mais je m'interrogeais aussi sur la possibilité de véritablement retomber amoureuse et d'avoir le droit.
Bref, je suis en train de digresser. J'ai toujours l'impression que le contexte est très important pour comprendre la jalousie qu'on ressent. Il joue un rôle essentiel dans ce moment précis où on n'a pas assez confiance en soi, en l'autre...
La troisième fois donc, c'était les vacances de Noël, que nous passons traditionnellement dans nos familles respectives, puis nous nous rejoignons pour le nouvel an. Nos habitudes de vie de couple se poursuivaient, pour l'instant non remis en cause par aucune rencontre sérieuse. Mais j'étais assez mélancolique durant ces vacances. Justement, la personne que j'avais embrassé à la fin de l'été, qui vivait au Mexique à l'époque, me faisait comprendre que ça n'irait jamais plus loin avec elle. Et avec l'hiver, je faisais moins de rencontres. Je rejoins mon partenaire pour le nouvel an, et après plusieurs jours de silence, il m'annonce qu'il a passé une nuit avec une de ses meilleures amies du lycée. Gros coup au coeur. Et en plus, elle sera là au nouvel an. Je l'ai déjà rencontré brièvement, c'est l'occasion de la revoir. Je me dis que ça va aller. Mais en fait pas du tout, je passe le pire nouvel an de ma vie (oui, oui, je suis un peu dramatique). Je la trouve horrible. Je ne la trouve pas jolie, je ne la trouve pas drôle... Et c'est ce qui me blesse. Je ne peux pas m'empêcher de me comparer et de me demander ce qu'il lui trouve. Je n'ai plus peur qu'il m'abandonne, je sais à quel point nous sommes bien ensemble... mais je ne peux m'empêcher de penser : si il l'apprécie, alors et moi ? Moi, qui suis-je ? A travers son regard, j'ai l'habitude d'être une merveille du monde. Mais cette comparaison m'attaque dans mon propre égo, dans mon estime de moi. Et ça a été la jalousie la plus dure à surmonter. Ma première réaction a été de vouloir mettre un véto. Je lui ai proposé qu'on se dise quand les rencontres de l'autre ne nous conviennent pas.
C'était une manière de gérer sur le moment. Mais c'est, avec du recul, un privilège de couple qui ne résous pas le problème, il apprécie toujours autant cette personne, que je lui interdise ou non. Il me reste plus qu'à apprendre à la regarder à travers son regard, à reconnaître ses qualités. Et si vraiment je souffre encore, c'est de ma responsabilité car je suis en train de juger cette personne sur des critères absolument subjectifs. Bref, j'ai peut-être encore du travail là-dessus mais une chose est sûre, je ne lui en veux pas et je sais que cela ne remets pas en cause ce que nous vivons lui et moi.
Voilà donc mes trois petites jalousies mises en récit. C'est mon histoire. C'est donc tout à fait propre à mes propres complexes : peur d'être abandonnée, peur de ne pas réussir, peur de ne pas être assez bien... Mais à chaque fois, une communication ouverte sur le sujet m'a permises de prendre du recul, de mieux me comprendre et d'agir en conséquence.
Le plus dur pour moi aujourd'hui, ce ne sont pas mes jalousies, mais celles des autres. Car mes partenaires ressentent aussi de la jalousie, mais qui leur sont propres et que je ne suis pas toujours en mesure d'interpréter et eux non plus... J'aimerais pouvoir aider mais je me sens souvent impuissante. C'est souvent quelque chose qui doit commencer par eux avant que je puisse moi-même contribuer. J'essaie dans tous les cas de garder ouverte la porte de la communication.
En espérant que ce témoignage vous sera utile comme ceux des cafés polys ont pu l'être pour moi. Bonne continuation !
Jeu 5 Sep 2019 - 9:12
Merci pour ce témoignage Maud
Mer 9 Oct 2019 - 19:49
Le bouquin " compersion: transcender la jalousie dans le polyamour " D 'Hypathia me plaît beaucoup parce qu'il aborde beaucoup de thématiques autour de la jalousie et propose des idées concrètes pour explorer tout ça , J'en relis des passages régulièrement
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